Voici la lettre que j’ai reçu. Un de mes fidèles lecteur écrit à Théo, le personnage principal, l’enfant de JARDINS à l’ ALGÉRIENNE…
La force de cette lettre est que n’importe quel lecteur qu’il soit d’ici, d’ailleurs, déraciné ou enraciné dans la terre de FRANCE peut reconnaitre de sa propre enfance dans celle qui est racontée dans mon livre. A Chacun ses madeleines de Proust. Mais toutes les madeleines gardent soit un goût sucré et nostalgique, soit un petit goût de fiel par dessus le miel du souvenir…
» Théo,
Je viens de terminer ton roman et avant de te coincer entre Kafka et Labbouz ou entre Labbouz et Lacamp (je ne me suis encore résolu à lire du Lacan, je crois pourtant que ça te ferait plaisir : toutefois, je viens d’apprendre que tu fréquentes Jean-Pierre à défaut de Jacques), [il faudra quand même que tu me dises la place que tu préfères], je voudrais te livrer quelques états d’âme après cette lecture.
Aidè : tout d’abord, je voudrais te faire part de 2 coïncidences (même s’il me semble avoir lu dans un de tes précédents ouvrages que tu ne crois pas trop au hasard mais plus au mektoub) : avant d’entamer ton livre, je venais juste de fermer celui de Judith Perrignon, intitulé « c’était mon frère » où le narrateur n’est autre qu’un autre Théo, le frère de Vincent V G, qui évoque ses souvenirs pour raconter leur vie (sous forme de compte à rebours), tout comme toi qui racontes la tienne en remontant le fil d’ « une coulée de mercure ».
2ème coïncidence : alors que tu trônes dans notre bibliothèque aux côtés de Kafka, je m’aperçois en ouvrant la 1ère page de ton récit que c’est la 1ère personne citée. (Ceux qui se ressemblent s’assemblent ?) . Djeballah’ lah ?
Maintenant, j’en viens aux questions : dis-moi, Théo, pourquoi as-tu pris la place d’Albert à qui pourtant tu dois tout puisque comme Gepetto avec Pinocchio, c’est lui qui t’a donné vie ? Réponds en toute franchise sinon gare à ton nez ! Beau bébé, celui-là aussi, donnant ainsi à ses 2 précédents fils un frère supplémentaire mais dont l’accouchement paternel a peut-être été plus douloureux que pour les 2 autres : on devine d’après les dire du père, qu’il a fallu les forceps ; ça laisse aussi des cicatrices à la fois sur le bébé lui-même et sur le géniteur : une de plus ! Quant à la gestation, si j’ai bien compris, elle a largement dépassé les neuf mois réglementaires. J’imagine, que malgré son âge avancé pour enfanter, il s’est passé de l’avis du docteur Tordjman qui lui aurait imposé un avortement, ce qui aurait été dommage car le privant d’un bébé qu’un jour il n’aurait pas eu.
Toujours est-il que ce « Théo » me fait penser au personnage que certains enfants, qui souvent s’ennuient, s’inventent : copain bien pratique dans certains cas pour endosser certaines responsabilités dont on ne veut pas toujours assumer la paternité.
Que veut dire : « Mèsquèn El Djezaïr » ?
Une remarque : bien que je ne traque pas la faute, j’en ai relevé une (page 159) qui m’a fait sourire et je me suis même demandé si elle n’était pas volontaire à moins que ce ne soit un lapsus : dans « chants profanes » , alors que tu joues au château-fort, tu fabriques un « pont-levi » : est-ce ce pont qui devait te faire passer du monde juif au monde chrétien en évitant de tomber dans les douves tout comme le « s » ?
Je dois dire que ce « roman » (si c’en est un) m’a bien plu et bien que ta vie n’ait rien de comparable à la mienne car mille fois plus riche, il y a des passages dans lesquels (alors que la situation vécue et décrite est bien loin de ce que j’ai pu vivre), j’ai ressenti ce que tu as pu ressentir. J’ai donc apprécié le fait que tu traduises ces moments où l’on retrouve ses vieux sentiments, que ce soit d’ailleurs un moment agréable ou non.
Pour finir :
Coluche disait :
Ma mère disait : « si tu sors dans la rue, fais bien attention qu’il ne t’arrive rien. »
Mais s’il ne t’arrive rien, c’est ce qui peut t’arriver de pire quand t’es môme !
Et toi, d’après cette histoire, tu as bien échappé à ça : quelle chance !!!
Bises. Jean «
JARDINS à L’ALGÉRIENNE éditions Grrrart en vente sur toutes les plateforme internet, dans toutes les librairies sur commande et sur grrrart-editions.fr (frais de port offert) (17 euros)